Récit d'une après-midi Pv Kathleen

[Emmeline Vance]

Emmeline qui était parvenue à se glisser dans le dortoir sans trop faire de bruit, se dépêcha de se mettre en tenue pour la nuit et s’installa dans son lit à baldaquin qu'elle trouvait plus que confortable. Elle tira les rideaux, le plus lentement possible, de peur de réveiller les autres filles qui dormaient déjà et s’engouffra sous les couvertures chaudes. Elle était excitée par les évènements de la journée, qui revenaient sans cesse devant ses yeux fermés, et qui l’empêchaient de dormir. Evan qui la serrait tout contre lui et sa peau d’une étonnante douceur. L’odeur qui émanait de son corps et l’attention de ses gestes. Les petits mots qu’il lui avait soufflés juste avant de s’en aller. Elle se tournait et se retournait tout le temps, sans trouver le sommeil. Étouffée par la chaleur de ses draps, elle les rejeta d’un coup sec, presque violent et tira les rideaux de son lit pour en sortir. Elle alla à la fenêtre qui était proche d’où elle dormait et s’y accouda. La demi-lune, d'une blancheur et d'une clarté éblouissante, éclaira son visage et elle ferma les yeux, laissant le vent chatouiller son nez et jouer avec ses cheveux détachés. Soudain elle entendit, d’abord des bruits de draps dans lesquels on remue et ensuite, des pas, derrière elle. Elle se retourna brusquement, coupable à l’idée qu’elle ai pu réveiller l’une de ses amies jusque là, toutes endormies… Distinguant une silhouette sombre, elle demanda d’une petite voix :

- Y a quelqu'un qui est réveillée ?

[Kathleen Brown]

Le lapin rose aux oreilles jaunes se rapprochait... Il était maintenant à la hauteur du visage de Kathleen, et semblait plus menaçant que jamais, avec ses dents proéminentes... Elle tenta de reculer, mais il lui sembla qu'elle était pétrifiée, totalement immobilisée. Oh non, pas encore ! Elle essaya de crier, mais aucun son ne voulait s'échapper de sa bouche. Elle sentit l'impatience s'emparer d'elle, c'était toujours la même chose... Le lapin commençait désormais à gigoter devant elle, et il esquissait une danse étrange. Nooon... Kate se débattit avec elle-même pour ouvrir les yeux, il fallait qu'elle les ouvre... Ca y est, ils commençaient à bouger...
Elle se retrouva face au plafond de son lit à baldaquin. Elle soupira.
Il était toujours agréable de se réveiller d'un mauvais rêve. Cependant, elle sentait le sommeil la gagner à nouveau, et si elle se rendormait aussi vite, et elle était presque sûre de retourner dans son cauchemar. Elle prit son courage à deux mains et choisit de se retourner dans l'autre sens, sur son ventre. Elle avait désormais le nez en plein sur son oreiller, et après avoir retenu sa respiration quelques instants, et un petit "Kaah !" plus tard, elle fut forcée de constater qu'elle allait vraisemblablement s'étouffer dans cette position. Dommage. Elle pivota légérement sa tête, et soudain, dans le silence, elle entendit le bruit d'une paire de rideaux apparement tirée violement, suivie d'un bruit de pieds qui se déplacaient lentement. Elle fronça les sourcils. Il s'agissait sûrement de l'une de ses amies qui se réveillait en pleine nuit. Peut-être n'était-elle pas la seule à rêver de lapins roses ? Elle se redressa avec espoir -au moins, elle serait sûre de ne pas se rendormir- écarta doucement ses propres rideaux -elle n'avait pas envie de réveiller d'autres filles-, pointa sa tête à l'extérieur du lit et aperçut Emmeline, accoudée à la fenêtre. Elle eut un petit soupir silencieux. Son amie était nerveuse, elle le savait, et elle savait pourquoi. Elle espérait toujours que cet abruti de Serpentard la remarque... Depuis quand son amie était-elle devenue folle au point de s'éprendre d'un crétin pareil ? Elle en était donc réduite à consoler Emmeline, les nuits où elle se sentait seule... Et Dieu sait qu'elle n'était pas douée pour trouver les mots justes... Mais elle se leva tout de même, faisant le moins de bruit possible, se dirigeant vers son amie, qui apparement ne l'avait pas remarquée, perdue dans sa contemplation nocturne. Alors qu'Emmeline semblait l'avoir enfin remarquée, elle lui répondit d'une voix mi-complice mi-douce :

- Oui, et je crois bien qu'on est deux...

Elle s'approcha d'elle en lui souriant doucement, et s'empressa de détailler le visage de son amie. Elle avait l'air rêveuse -évidemment- mais pas triste, ou angoissée, comme d'habitude. Ce soir-là, elle semblait différente. Kathleen fut légérement intriguée, et ne put s'empêcher de lui demander :

- Qu'est-ce qu'il t'a fait encore, ce petit Serpétard ?

[Emmeline Vance]

Emmeline qui scrutait toujours la silhouette presque fantomatique qui se rapprochait dangereusement, poussa un soupir de soulagement quand elle vit qu'en fait, c'était son amie Kate. Ses membres se détendirent et elle lui fit un sourire :

- Si je t'ai réveillée, excuse-moi alors... Ce n’était pas voulu.

Elle repartit dans un monde de rêves encore, dont Kathleen la fit sortir. Elle repoussa un profond soupir et ses yeux se mirent à briller. Quelques brides d'images lui revenaient en mémoire. Ce qu'il lui avait fait encore ? Elle lui répondit d'une voix rêveuse :

- Et bien, pour te dire, plein de choses mais rien en même temps. Viens, on va sur mon lit, on sera mieux pour parler.

Emmeline s'installa en tailleur sur son lit et ferma les rideaux quand Kathleen la rejoignit. Elle murmura plusieurs incantations pour que personne n'entende ou ne voie ce qui se passe où elles étaient assises. Elle alluma sa baguette et dit alors à son amie :

- Hum... Par où commencer ? Bon, tu te souviens qu'il a plu cet après-midi ? Et bien, quand je suis rentrée dans le château, il y est entré à son tour. J'ai pris mon courage à deux mains et je suis partie lui parler... Quand il s'est retourné, il m'a lancé un de ces regards ! Tu sais, celui qui est si froid et si dur comme tu dis. Bref, j'ai essayé d'engager la conversation. Dire que j'arrivais enfin à lui parler depuis tout ce temps... A un moment, il y a eu un élève complètement fou qui m'a cloué les pieds au sol ! J'ai essayé de bouger mais rien à faire. Quand même, j'me demande pourquoi quelqu'un m'a fait ça... Bref, je me suis sentie tomber mais pas par terre ! Il m'a rattrapée ! Ah, quel moment de bonheur après ça... Le premier véritable contact...

Emmeline marqua une pause, les yeux dans le vague et l’esprit vagabondant. Elle reprit :

- Dire que j'aurais pu utiliser ma baguette pour me dépêtrer ! Mais non, c'est lui qui y a pensé. Il est intelligent, tu ne trouves pas ? Et quand il m'a lâchée, j'ai croisé son regard et j'ai rougit comme une tomate. La honte ! Et je lui ai parlé du Quidditch... Tu te souviens du match de l'année dernière... Contre les Serpentards... Je n’aurais pas du jouer ce jour-là... Encore heureux que Potter a attrapé le Vif d'Or quand même... Il m’a lancé une remarque mais je l’ai à peine entendue… Et donc après, j’ai vu un élève derrière lui qui sortait sa baguette. Il m’a fait peur sur le coup ! Encore un fou ! Je commence à me dire qu’il y en a beaucoup dans cette école… Je me suis élancée et j’ai fait dévier Evan de sa trajectoire. Bon, je me suis pris le sort de plein fouet mais c’est pas grave… De toute façon, il m’a portée jusqu’à l’infirmerie… Et comme la quiche que je suis, je l’ai appelé « Ange » pendant qu’il m’emmenait là-bas ! Je me suis vraiment demandé pourquoi je l’ai appelé comme ça…

Emmeline s’arrêta ici pour l’instant, attendant les remarques de son amie.

[Kathleen Brown]

Kate suivit docilement son amie dans son lit, observant distraitement les enchantements qu'elle jetait autour du lit. Assise en tailleur sur son oreiller, elle commençait déjà à imaginer les aventures de son amie, même si, probablement, elle en était loin. Alors que son amie commençait à parler, elle l'écoutait avec grande attention, buvant ses paroles. Ses sourcils se haussaient et ses yeux s'écarquillaient au fur et à mesure de son récit. Emmeline avait osé aller parler à Rosier ? Impossible ! Une vraie tueuse ! Elle imaginait tout à fait le regard transperçant de Rosier... Brrr...
Et qu'est-ce que c'était que ces histoires d'élèves fous ? Son petit doigt disait à Kate que James n'y était peut-être pas pour rien... Elle fit mine de se reconcentrer, écoutant la suite avec attention. Et Rosier l'avait rattrapée ? Nooon ? Il ne devait vraiment pas être en forme... Kate eut un petit sourire amusé lorsque Emmeline évoqua le premier "contact" d'un air rêveur, petit sourire qui se transforma en moue désespérée lorsqu'elle parla de son "intelligence"... Hum.
Quoi, encore un autre élève fou ? Décidément, James allait avoir une petite surprise ce soir... Comme une petite visite nocturne, héhéhé... Kate retint un sourire lorsqu'Emmeline évoqua le joli petit nom qu'elle avait donné à Rosier, et, à y réfléchir, Kate aurait plutôt choisi "Démon", mais chacun ses goûts... Kate s'aperçut alors que son amie attendait une réaction, alors qu'elle n'en avait pas vraiment émises depuis quelques temps, préférant garder pour elle des réflexions qui auraient pu contrarier son amie, notamment sur l'intelligence de son bien-aimé... Elle eut une courte réflexion, et lança la phrase qui lui sembla la plus exacte, accompagnée d'un sourire amusé :

- T'es une guerrière, Emmeline.

Elle lui fit un signe de tête pour qu'elle poursuive son récit, qui commençait à devenir franchement intéressant... Vu la façon dont c'était parti, elle ne voyait pas vraiment comment la suite allait se dérouler...

[Emmeline Vance]

Emmeline qui attendait une réaction un peu plus vive de la part de son amie fit un petit sourire. Une guerrière ? Pas vraiment. Elle était partie le voir surtout parce qu'il y avait eu beaucoup de monde, donc elle aurait pu se foudre dans la foule au cas où. Connaissant la réputation des Serpentard, elle y avait réfléchi. La Gryffondor reprit son récit, à l'endroit où elle s'était arrêtée, espérant que Kate ferait une remarque un peu plus constructive la prochaine fois.

- Oui donc, je disais qu'il m'a emmenée à l'infirmerie... Là-bas, je lui ai posé une question qui n'avait absolument pas de sens et j'ai commencé à saigner. Oui oui, saigner. J'ai juste senti que mes forces me quittaient, mais sinon... Évidemment, l'infirmière m'a soignée. Après ça, je l'ai remercié et je me suis aussi excusée du surnom stupide que je lui ai donné. Bon, il a dit que ce n'était rien etc. Et là, j'ai tendu ma main vers lui. J'ai vraiment cru halluciner quand il me la tendu à son tour. Mais qu'est-ce que c'était bon... Je l'ai alors caressé. Il a vraiment la peau douce. Une question a traversé mes lèvres. Je lui ai demandé si on était amis !

Elle secoua la tête, se demandant encore ce qui l'avait pris à ce moment-là. Non, elle n'avait vraiment pas été dans son état normal lors de cet après-midi.

- Il n'a pas répondu. D'ailleurs, il ne répondait que très peu à mes questions... Il m'a caressé le visage et son tour et je me suis sentie partir. Même ses mains sont d'une douceur sans égale. Bon, ne rigole pas ok ? Je lui ai dit que je l'aimais.

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